Introduction : La Fédération mondiale des ergothérapeutes (WFOT) soutient le développement de pratiques ergothérapeutiques qui ciblent la remédiation des situations d’Injustice occupationnelle (IO). Cette étude vise ainsi à explorer comment l’IO est perçue par les ergothérapeutes et les étudiant·e·s en ergothérapie francophones.
Méthodes : Une enquête a été réalisée auprès de 59 ergothérapeutes (praticien·ne·s et enseignant·e·s) et 63 étudiant·e·s en ergothérapie qui participaient à un congrès francophone en ergothérapie. Une analyse thématique de contenu a été réalisée à partir des données recueillies par un questionnaire ad hoc.
Résultats : Les ergothérapeutes francophones interrogées identifient comme principaux facteurs d’IO une situation financière précaire, la déficience motrice, cognitive ou psychique, et l’isolement social. Les populations concernées sont principalement les personnes issues de la migration, les personnes en situation de handicap et les personnes âgées. Mais les participant·e·s ont des difficultés à percevoir des interventions qui contribueraient à réduire les situations d’IO. Enfin, les étudiant·e·s en ergothérapie sont en général moins sensibles que les ergothérapeutes en exercice à l’injustice occupationnelle.
Discussion : S’il y a encore du chemin à parcourir pour suivre la prise de position de la WFOT, les répondant·e·s ont des idées concrètes que la littérature corrobore. Développer une pratique orientée vers la justice occupationnelle passe notamment par l’implémentation du concept d’IO dans la formation des étudiant·e·s.
Mots-clés : injustice occupationnelle, justice occupationnelle, justice sociale, droits occupationnels, droits humains.
Auteurs : Bertrand, Romain, ergothérapeute, Master européen en ergothérapie, doctorant en Ingénierie pour la Santé, la Cognition, l’Environnement. Tétreault, Sylvie, ergothérapeute, Doctorat en Service Social. Kühne, Nicolas, ergothérapeute, Doctorat en Sciences de l’Education