Le comité d’éthique et d’exercice

Le Comité d’Ethique et d’Exercice a pour mission de promouvoir la responsabilité des professionnels et la qualité des bonnes pratiques. Pour ce faire, il analyse et évalue les pratiques professionnelles et rédige des recommandations qu’il soumet au Conseil d’Administration.

L’éthique au cœur de la pratique ergothérapique : certes mais comment y parvenir? Marie-Josée Drolet

Comme l’observent avec raison les membres du Comité Éthique et Exercice (C2E) de l’ANFE, agir de manière éthique n’est souvent pas aisé, notamment parce que la plupart des ergothérapeutes ont une formation limitée en éthique. Comme toute discipline, l’éthique appartient à un champ du savoir précis, en l’occurrence la philosophie. Or, l’éthique en tant que discipline philosophie est en elle-même une discipline complexe (Drolet et Ruest, 2021). Cela dit, l’éthique met à la disposition de l’ergothérapeute et de l’étudiant en ergothérapie des connaissances philosophiques susceptibles de soutenir la pratique éthique de la profession. Ces connaissances concourent en outre au développement de la réflexivité éthique, compétence essentielle à l’agir éthique dans le quotidien de la pratique professionnelle.

Développer et approfondir ses connaissances éthiques est certes un point de départ incontournable pour solutionner les enjeux éthiques que soulève la pratique ergothérapique. C’est précisément dans ce processus que s’est engagé le C2E de l’ANFE depuis un moment, et ce, afin de soutenir les ergothérapeutes français qui vivent des enjeux éthiques, c’est-à-dire toutes ces situations qui sont compromettent le respect d’au moins une valeur considérée par ailleurs comme légitime et désirable (Swisher, Law et Arsalian, 2005), telles que la dignité, l’empathie, l’équité et la justice, pour ne lister que ces exemples.

Je salue donc cette initiative assurément pertinente de l’ANFE de mettre à la disposition des ergothérapeutes de France un tel comité, indépendant des organisations de santé publiques ou libérales, pouvant offrir un soutien à l’ergothérapeute désireux d’éthicité et ainsi de se mettre en action vers une plus grande réflexivité éthique dans le quotidien de la pratique. Les ressources éthiques pertinentes en langue française et adaptées à la pratique de l’ergothérapeute étant peu nombreuses, il peut être difficile pour l’ergothérapeute ou l’étudiant en ergothérapie, qui aspire à donner plus de place à l’éthique dans le cœur de sa pratique, d’identifier les meilleures ressources et d’obtenir du soutien pour ce faire. Le C2E pourra désormais répondre à ce besoin, si criant en France comme au Canada (et probablement ailleurs de par le monde).

L’ergothérapie est actuellement en pleine transformation : alors que l’Association canadienne des ergothérapeutes est à revoir le référentiel des compétences de la pratique de l’ergothérapie au Canada afin que les valeurs de l’équité, la diversité et l’inclusion soient au cœur de la pratique ergothérapique désormais perçue comme une profession à visée sociale transformatrice et émancipatrice, la France semble, pour sa part, s’engager avec plus de détermination et de confiance dans les sciences de l’occupation (Drolet, Désormeaux-Moreau et Thiébault Samson, 2021), lesquelles ont pour point de mire une valeur importante, soit la justice occupationnelle. Ainsi, il appert que la place de l’éthique en ergothérapie à la fois au Canada et en France est appelée à grandir, ce qui ne peut que contribuer à améliorer la pratique de notre belle et pertinente profession. Pourquoi? Parce que l’éthique opte pour une posture d’emblée critique qui cherche à repérer les situations qui compromettent le respect de valeurs estimées légitimes et désirables, et ce, afin de proposer des solutions à même d’améliorer les pratiques professionnelles et organisationnelles à l’aune de ces idéaux axiologiques que constituent ces valeurs. Je souhaite aux membres du C2E et aux ergothérapeutes qui les consulteront des discussions éthiques riches qui contribueront à l’améliorer des pratiques professionnelles et organisationnelles. J’ai bonne espérance que les moyens que le C2E se donne pour réaliser son mandat permettront l’atteinte d’une telle visée.

[1] Ergothérapeute et philosophe de formation, Marie-Josée Drolet est professeure titulaire au Département d’ergothérapie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) où elle y enseigne l’éthique et y fait de la recherche en éthique. Après avoir complété un baccalauréat en ergothérapie à l’Université Laval, elle a réalisé un baccalauréat et une maîtrise en philosophie à l’Université du Québec à Montréal ainsi qu’un doctorat en philosophie spécialisé en éthique à l’Université de Montréal. Elle a exercé la profession pendant une dizaine d’année dans le réseau de la santé et des services sociaux du Québec auprès de diverses clientèles.

Les membres du comité d'éthique et d'exercice

Le Comité d’Ethique et d’Exercice est composé de 7 membres désignés par le Conseil d’Administration pour au moins 2 ans :

  • Laurence KOCH (coordinatrice 1) :Ergothérapeute – EHPAD La Chaumière Fleurie, et exercice libéral – Landes (40).
  • Julie MAYET : Ergothérapeute en libéral – Puy de Dôme (63)
  • Sandrine MENNESSON (coordinatrice 2): Ergothérapeute en libéral et formatrice – Spécialité gériatrie – Nouvelle-Aquitaine.
  • Karine RIGUET : Ergothérapeute, cadre de santé.
  • Sara CORELLA PEREZ : Ergothérapeute, Hospices Civils de Lyon, SSR neurologie adulte 69
  • Sandrine CLEMENCEAU : ergothérapeute, Responsable pédagogique, IRFSS-FI DU CENTRE-VAL-DE-LOIRE 37

Le groupe se structure en fonction de sa composition et des compétences de chacun avec des règles de fonctionnement définies.

Les objectifs du comité

  • suivre, analyser et accompagner des sujets d’actualités ou prioritaires, en lien avec la pratique professionnelle des ergothérapeutes, et nécessitant un encadrement éthique (sous forme d’avis, de réflexivité à visée modératrice et réflexive).
  • élaborer des documents visant à promouvoir la responsabilité professionnelle et la qualité des bonnes pratiques, soutenus par les textes réglementaires et éthiques (sous forme d’articles, de présentations, etc… selon les besoins identifiés).
  • se tenir informé des éléments éthiques au niveau national et international (veille et actualisation des connaissances).
    contribuer à l’évolution  de la pratique en ergothérapie par ses différentes actions.
  • collaborer avec les différents comités de l’ANFE pour un travail multi-dimensionné, riche et cohérent dans les apports à la communauté des ergothérapeutes.

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