Ergothérapie auprès de personnes demandeuses d’asile : une nouvelle pratique.

Depuis la crise des migrants de 2015, le nombre de personnes réfugiées n’a cessé d’augmenter en Europe. En attendant d’obtenir le statut de « réfugié », les personnes demandeuses d’asile résident pour la plupart dans des centres d’accueil pour réfugiés ou dans des camps. Dans ces environnements, ils peuvent se retrouver en situation de privation occupationnelle qui signifie selon l’ergothérapeute Gail Whiteford, que les personnes sont incapables de faire ce qui est important pour elles à cause de facteurs externes.
Ce mémoire questionne ainsi la place de l’ergothérapie auprès de cette population : les interventions existantes, les moyens utilisés, le recours à des modèles conceptuels. Six ergothérapeutes de différents pays intervenant auprès de personnes demandeuses d’asile ont été interrogés afin de comparer leur pratique à ce qui est écrit dans la littérature. Les résultats montrent qu’il s’agit d’une pratique récente en plein développement. La formation des ergothérapeutes, l’utilisation de modèles conceptuels centrés sur l’occupation, les divers moyens (activités de groupe, aménagement de l’environnement…) et surtout l’importance portée à l’occupation humaine leur permettent de soutenir la
participation des personnes et donc de réduire les situations de privation occupationnelle.
Cependant, l’ergothérapie auprès de cette population est mal connue et les interventions
ergothérapiques sont pour la plupart sous la forme de bénévolat. Il est donc important de développer la recherche et la pratique afin d’optimiser les suivis.

  • MARGAUX CORNEC
  • 2018
  • Demandeurs d’asile, Privation occupationnelle, Ergothérapie
  • Asylum seeker, Occupational deprivation, Occupational Therapy
  • Since the 2015 refugee crisis, Europe has seen the number of refugees increasing. Before obtaining refugee status, most asylum seekers live in refugees centres or camps where they have to face occupational deprivation, define by Whiteford, as preclusion from meaningful occupations, due to external factors. This paper investigates the role of Occupational Therapy with this population, existing interventions, tools and the use of conceptual models.
    Six Occupational Therapists from different countries (Belgium, England, Switzerland), working with asylum seekers were interviewed to compare their practice to literature. The results show that it is a recent practice in development. The training of Occupational Therapists, the use of models focused on occupation, their various tools (group activities, adapting the environment…) and mostly, occupational therapy’s interest in human occupation allow them to support asylum seekers’ participation and to reduce occupational deprivation. However, Occupational Therapy with refugees is not well known and most interventions are based on volunteering. It is therefore important to develop research and
    practice to optimize Occupational Therapy sessions for asylum seekers.

  • ADERE (Ile-de-France)